"Vous avez une place en crèche".

Mardi soir, j'ai eu un appel du service petite enfance de ma ville qui m'indiquait qu'une place se libérait tout de suite en crèche collective.

J'aurai pu bondir et sauter de joie, faire une danse du ventre autour d'un feu dans notre jardin toussa toussa. Mais à la place, je suis restée un peu abasourdie.

Que penser? Que faire?

Mon premier reflex a été d'appeler mon chéri pour lui dire.

Sa réaction a été la même que la mienne. 

En même temps vu nos frais de gardes actuels, on a pris le temps de songer à toutes les possibilités.

Mardi, ça a été notre sujet de notre soirée. 

Que faire, abandonner notre nounou pour mettre notre fils de 10 mois à la crèche? 

Un bout de la fameuse photo

Ce jour là, j'ai reçu une photo de ma nounou qui avait adopté notre ergobaby à la place de mon mei tai.
Ce jour là, je les ai vu heureux, tous les deux.
Mon fils était apaisé et la période de transition du début n'était plus qu'un vague souvenir. Il vit toujours très mal notre séparation mais il prend sur lui.

Pendant 4 mois, il pleurait beaucoup.
Tous les jours. 
Plusieurs heures par jour. 

J'ai toujours dit à notre nounou de ne pas le laisser seul si elle en avait la possibilité, qu'il fallait qu'il soit accompagné dans ses pleures, qu'à la maison on ne le laissait jamais pleurer seul, que j'étais très inquiète qu'il aille si mal.

Elle a bercé mon fils pour tenter de l'apaiser durant tous ces jours. Rien n'y faisait, il continuait de pleurer, il appelait sa maman dans ses pleures. 

J'avais le cœur qui allait mal. J'allais au boulot angoissée et parfois je pleurais de le savoir si mal. A vrai dire, je n'avais pas tellement le choix, il fallait que je reprenne le boulot pour que l'on puisse déménager et pour que l'on ait un avenir plus confortable.

En octobre, elle a voulu tout arrêter parce qu'elle pensait que c'était avec elle que Pompoko n'allait pas bien. 

En octobre, j'ai pleuré parce que si ce n'était pas elle, ce ne pouvait être personne d'autre...
Tipiak est allé chercher Pompoko très tôt ce jour là puisque je ne pouvais pas me libérer et que j'avais 2h pour revenir. Nous avons tout fait pour apaiser notre fils mais aussi apaiser notre nounou. 

Elle est franchement géniale et elle est humaine, il était normal qu'elle craque.

Lorsqu'elle nous a finalement dit qu'elle tenait à garder notre fils parce qu'elle l'adorait, j'ai eu peur pendant très longtemps. Peur qu'elle nous abandonne pour de bon. Mais elle ne l'a pas fait. 

Elle a gardé Pompoko dans ses bras et ne l'a jamais laissé seul. 

Elle a fait ce que je lui demandais mais sans grande conviction.

Son mari nous faisait des réflexions assez souvent, des réflexions assez mal venues d'ailleurs mais bon, passons ; nous n'avons pas le même point de vu et c'est tout à fait normal. 

Un jour de décembre, Pompoko n'a pas pleuré de la journée. Il a même voulu "partir" de ses bras. Parce que oui, il ne voulait pas "rester" ailleurs que dans ses bras, même s'il pleurait dans ses bras, c'était moins que sur le tapis d'éveil chez elle.

On pourrait penser que mon fils est capricieux. On pourrait penser que c'est relou, on pourrait penser que j'en demande trop.

Mettez-vous à la place de votre enfant.

Il n'a connu que sa mère 24h/24.

Du jour au lendemain, sa mère l'emmène chez quelqu'un et s'en va.

Quelques minutes.

Quelques heures.

Toute une journée.

Je pense que c'est bien long pour lui. En tout cas, pour moi ça l'était et ça l'est toujours.

Je ne saurais pas ce qu'il a vécu ni ressenti.

Je ne voulais pas qu'il soit mis de côté, qu'il pense que je ne l'aime pas (ou que je l'aime moins) parce que je le laisse pour aller au boulot.

Non !  Je voulais que tout se passe bien et notre nounou aussi voulait que tout aille pour le mieux.

Elle a même acheté des jouets pour ses chats car je lui ai dit que Pompoko aimait jouer avec Tesla. Mieux que tous les jouets que l'on peut lui proposer, il n'est pas compliqué et adore les animaux.

Quand cette place en crèche tant convoitée sonne à ma porte je me dis : "chouette" et en même temps "qu'est-ce qu'on va faire?". Lui planter un couteau dans le dos? Avec tous les efforts, tout l'attachement qu'elle a pour lui (et lui pour elle)? 

Pompoko fait sa commère chez sa nounou !

Je pense (et Tipiak aussi) qu'à l'heure actuelle, Pompoko est trop petit pour changer de mode de garde.

Franchement, on économiserait 350 euros (en moyenne) par mois mais, et lui?

Encore un changement? Encore une période de transition?

Et quand j'aurais des nouvelles de ma mutation, un autre changement (de crèche)?

Changer à 10 mois puis à 18 mois, sérieusement, autant lui dire que l'on n'est pas stable. Autant foutre en l'air tout ce que la nounou (et nous) avons mis en place pour que tout aille bien... Bref, ça serait vraiment du gâchis.

Notre nounou porte parce que je lui ai proposé (et montré).

Notre nounou accepte nos couches lavables.

Notre nounou m'a clairement dit qu'elle avait la flemme de cuisiner et qu'elle ne souhaitait pas tellement cuisiner donc soit je rapporte soit elle achète les petits pots. Elle est franche et j'aime les personnes franches.

Notre nounou accepte mon lait et ne le jettera pas si Pompoko ne boit pas tout, non, elle me le redonnera.

Notre nounou et moi communiquons tous les jours (même les week-end) par SMS ou MMS. Je reçois chaque jour des petites anecdotes et photos de mon fils... cela me fait un bien fou !

Et la crèche? Je m'aventure vers un cheminement différent... 

La crèche fournit les couches (jetables, bourrés de produits chimiques).

La crèches fournit les repas, bio et tout et tout MAIS sans différence concernant les intolérances ou autre car il faut passer devant une commission avec 4 médecins qui signent une feuille attestant l'intolérance ou l'allergie ! 

La crèche ne portera pas mon bébé.

La crèche et la conservation de mon lait... c'est le flou total !

La crèche et mes photos quotidiennes? Je crois que... même pas en rêve !

Alors, pour le moment, oui nous payerons plus cher (et ce n'est, certes, pas négligeable) mais le bien-être de notre fils n'a pas de prix. La confiance que nous avons en notre nounou non plus. 

Je ne nous ferme pas à un changement pour les 18 mois de Pompoko. Si je n'ai pas la mutation, j'ai demandé à rester sur liste d'attente pour une place en septembre. Il sera plus grand et même si notre nounou est top avec les touts petits, j'ai bien peur que Pompoko n'ait pas sa curiosité assouvie après 18 mois... Il est évident que je peux me tromper ! 

Bref, ne changeons rien pour le moment. J'ai dit à la dame du service petite enfance que la place serait sans doute bénéfique à une autre famille actuellement car j'avais peur que mon fils ne s'adapte pas très bien à son âge. Il lui a fallu 4 mois pour être bien chez sa nounou... Je n'ose imaginer, à l'heure actuelle, sa période d'adaptation.

Je m'en mordrais sans doute les doigts (ou pas) mais nous avons trouvé une sorte de routine dans notre quotidien, il serait dommage de tout gâcher pour une histoire de fric !