Partage de l'espace de sommeil.

Je ne sais pas vous, mais moi plus jeune j'ai toujours eu peur du noir.

Pourquoi j'en sais trop rien.

Actuellement, je n'aime pas vraiment dormir dans le noir lorsque je suis seule. 

Nous avons une veilleuse très légère cela me permet de voir mon fils et mon chéri, même dans mon sommeil, cela me rassure.

Illu prise sur ce site .

Alors, pourquoi vouloir à tout pris qu'un bébé dorme SEUL dans une pièce sans chaleur humaine?

L'être humain n'est pas fait pour dormir seul.

Rappelez-vous, n'était-ce pas mieux d'aller dans le lit de vos parents, gamins? (je n'ai pas connu ça personnellement). N'était-ce pas mieux lorsque vous dormiez avec vos copines dans votre/leur chambre? Si vous avez des frères / sœurs, la question est la même.

On veut formater les bébés, on veut qu'ils grandissent trop vite et puis on s'en plaint. Rha, je ne l'ai pas vu grandir... et pourtant, les enfants ne font que ce que les parents veulent. 

Nous sommes façonnés par nos parents. Nos actes résultent de leur choix. Nos craintes / envies résultent aussi de leur façon de nous avoir éduqué et même de leurs propres craintes ou envies.

Nous n'avons pas tous les mêmes chances à la naissance, nous naissons tous égaux mais notre environnement ne l'est pas.

Si je me bats comme une lionne chaque jour, c'est parce que j'ai eu un modèle qui le faisait : ma mère. Si Tipiak est aussi doué de ses mains en terme de bricolage c'est parce qu'il a vu son papa faire. A titre d'exemple. Nous reproduisons les comportements que nous connaissons.

Si nous avons choisi de ne pas faire ce que nos parents ont fait ce n'est pas par contradiction. C'est parce que pour nous, il y a une brèche et que l'on ne souhaite pas reproduire ce type de comportement. C'est ce qui nous permet d'être nous-même et de transmettre autre chose en plus de toutes celles que l'on a connu.

Je n'ai pas de souvenirs concernant le fait d'avoir dormi avec ma mère. Je suis persuadée qu'elle ne l'a jamais fait, même quand j'étais malade. A l'inverse elle était très présente pendant ces moments. Il faut dire que, petite, j'étais rarement malade.

Il n'y a eu qu'une seule année où nous avons du dormir ensemble, par contrainte, car nous vivions dans un studio. Pas franchement une partie de plaisir ; ma mère dormant avec la télé, les nuits n'étaient pas reposantes.

Extrait de "Au cœur des émotions de l'enfant" I. FILLIOZAT 

Pompoko a "fait ses nuits" très tôt... Il ne devait même pas avoir un mois de vie. Enfin en langage "normalisé" il ne fait toujours pas ses nuits parce qu'il tète. Il tète dans son sommeil et ne se réveille pas, cela ne réveille pas son père et cela ne me réveille pas non plus. Au contraire, j'ai du mal à m'endormir parfois parce qu'il n'a pas tété. 

Tout ça pour dire que nous ne nous levons pas la nuit, pour moi, il fait ses nuits. Aux yeux de personnes extérieures, il ne fait pas ses nuits et "il faudrait qu'il dorme seul" et sans tétées.

Je pense qu'il est bon de rappeler que nous n'avons demandé de conseils à personne en terme de sommeil (et d'éducation) pour notre fils. 

Je pense aussi, très sincèrement, que certaines remarques sont plus que déplacées et très malvenues : "pour être tranquille, laisse-le pleurer" ; "il te mène par le bout du nez" ; "c'est une colère / un caprice, faut le laisser un peu" ; "retirez vos lits collés" ; "vous n'avez pas d'intimité" ; "vous n'allez jamais avoir la paix" ; "il va toujours rester collé à vous" ; "ce n'est pas sain comme relation" etc...

Extrait de "Pour une parentalité sans violence"
Claude Suzanne Didierjean-Jouveau

Mais dans toutes ces remarques, les gens ne se posent pas les bonnes questions : 

- Est-ce que l'on est heureux / reposés comme cela? 

- Qu'est-ce que cela peut vous faire qu'il dorme dans la même pièce que nous? Entre nous? Collé à moi? Collé à son père?

- Est-ce que notre intimité vous regarde réellement? 

- Est-ce qu'on vous a demandé votre avis? (surtout celle-ci).

- Si ce n'est pas votre façon de faire, grand bien vous en fasse, mais si nous le faisons c'est que cela nous correspond. Un minimum de respect, s'il vous plait.

- Pourquoi faut-il toujours entrer dans un rapport de pouvoir, dominant / dominé, avec nos enfants?

- Faut-il les dresser au sommeil?

J'ai écouté mon fils qui me "disait" qu'il avait besoin de nous la nuit. 

Nous, on a besoin de sommeil. Lui aussi me dira-t-on... alors, pourquoi ne pas tout simplement faire la chose la plus simple du monde? Dormir dans la même pièce voire même avoir le même espace de sommeil?

Attention, on parle de cododo (partage de l'espace de sommeil) que pour les femmes allaitante qui ont une attention différente que des femmes qui biberonnent (parait-il). Déjà, rien que de partager sa chambre avec notre tout petit durant le temps qu'il faut (au minimum 6-9 mois) c'est une énorme avancée plutôt que de le laisser seul dans une pièce... livré à lui-même, face à des émotions qu'il ne contrôle pas.

J'adore dormir avec mon fils, j'adore dormir avec mon chéri. 

J'adore doublement dormir avec les 2. 

Nous avons toujours fait comme nous l'avions senti. Nous n'avons jamais laissé notre bébé pleurer pour qu'il se rendorme. 

Extrait de : "J'ai tout essayé" I. FILLIOZAT

Ça peut paraître égoïste ou étrange dans notre société qui prône l'individualisme et surtout les rapport de forces. Mais je ne me vois pas changer notre façon de faire parce qu'elle n'est pas conforme à celle des autres. Je ne me vois pas effacer mon instinct pour faire plaisir en façade et être mal à l'aise.

A l'heure actuelle, Pompoko dort toujours le début de nuit seul. Nous le rejoignons parce que bien souvent, on s'endort devant une série ou un film. De plus, il est déjà arrivé à Pompoko de s'endormir SEUL à l'aide de son pouce ou en se mettant à ma place dans le lit (son lit est accolé au notre, il en était sorti).

Je me fiche du regard négatif et néfaste d'autrui sur ce qu'il se passe chez moi la nuit ou pas. Ce type de choix se décide avec la personne que l'on aime et surtout en fonction de nos enfants.

Si Pompoko n'avait pas été aussi demandeur, je l'aurais laissé dans son lit, il en va de soi. J'étais d'ailleurs archi-contre le fait qu'il dorme avec moi, par peur de lui faire mal. 
Et si j'étais restée campée sur mes positions, j'aurais raté tellement de choses ; tellement de confort de vie et de bien-être, de sourires et d'éclats de rire au lit, ses petits yeux qui me regardent si amoureusement, sa petite main qui me cherche puis qui cherche son papa, nos matinées au lit sans se presser car aucun bébé ne pleure...

Et ça, croyez-moi, ça n'a pas de prix. 

Je finirais par une citation de Maria Montessori :

«S’il est évident que la société doit exercer un contrôle bénéfique sur l’individu humain, 

et s’il est vrai aussi que l’éducation doit être considérée comme une aide à la vie, 

ce contrôle ne devra jamais être contraignant ni opprimant, 

mais devra consister en une aide physique et psychique.»

Des articles sympas sur le sommeil de bébé :
Papallaitants ; Alice Trepanier ; LLLFrance