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vendredi 19 février 2016

Appréhender & Accepter.

J'avais eu le même sentiment pour Pompoko... 

Et, j'avais eu le même déclic.

Je ne saurais décrire ce phénomène, cette peur viscérale de la césarienne. Si certaines ont peur ou redoutent un accouchement voies basses, moi c'est la césarienne. Je ne m'en suis jamais cachée et je n'ai jamais eu honte de le dire.

Pour Pompoko, j'en avais peur et je ne savais pas ce qui nous attendait. 
Et même le Jour-J, je n'ai fait que répéter "jvous préviens, tout sauf la césarienne ! S'il vous plaît pas de césa ! Je vous autorise à tout sauf ça !"

C'est viscérale. 
Pourquoi, j'en sais rien. 

Je pourrais essayer de décrire ce que je ressens lorsque j'imagine cet acte. Je pourrais aussi avouer que j'ai peur de la douleur d'une césa. Je pourrais vous décrire l'angoisse qui me ronge à l'idée d'être séparée de mon tout petit si rapidement et si longuement... Je pourrais en parler des heures de ce ressenti.

Pour Pompoko, je n'ai pas réellement été totalement actrice de le jour de sa naissance. 
Pourtant, pour un premier, j'en garde un très bon souvenir (malgré les peurs relatives à tout ce qu'il se passait dont sa souffrance fœtale et ma souffrance à moi; les douleurs de la pose de la perph et surtout de la péri que j'ai affreusement mal vécue).

Pour Mini 2, je suis déterminée. 
Pas de péri, je veux souffrir, je veux me dire "je l'ai fait ! J'ai accouché comme je le voulais, comme je le sentais"(on en reparle dans quelques semaines hein ?)
Je veux gérer et sentir absolument tout.

Moi, maso ? 
Non.... 
J'ai juste envie de connaître une autre sensation, celle de la naissance, celle que l'on ne connait pas vraiment tous les quatre matins dans une vie. 
J'ai envie de me dépasser, envie d'aller, comme d'habitude, au bout de mes idées et au bout des choses.

Tipiak, Mini 2 et moi - Janvier 2016
Lorsque la sage femme qui me suit pour la tension est passée jeudi, j'avais un autre sentiment. Outre le fait qu'elle m'agace profondément avec ses réflexions et ses "bon bha c'est bon, on est sorti de la prématurité, va falloir le sortir ce bébé !(calme ta joie, j'suis qu'à 37SA Mireille ! Laisse-moi donc profiter de ces derniers instants dans ma vie).
La seconde sage femme ce matin-là est passée juste après pour notre dernier cours de sophrologie et d'apprentissage "sans la péri" ; parce que oui, je ne pense pas que cela s'improvise et j'ai tenté de mettre toutes les cartes de mon côté plutôt que d'y aller les mains dans les poches comme pour Pompoko. 

Et là elle m'a demandé : 
"avant de commencer, vous avez des questions ?"

Le trou.

Avant je lui parlais de mes angoisses de la césa. Je lui disais que j'avais si peur et que je ne saurais gérer mon comportement, mes failles, mon stress...

Et là, le trou. 

Je l'ai regardé et lui ai dit : "non, je suis prête à tout".

Elle m'a regardé et m'a dit : "Franchement, je ne pense pas que vous allez avoir une césa; au vu de la position de votre bébé actuellement et vu votre attitude, si vous en avez une, ça serait à cause de cette fichue tension et si c'est le cas, on sauve vos vies à tous les deux". 

Je le savais tout ça et pourtant, il est difficile d'admettre que venir cueillir mon bébé au fond de mon ventre est normal pour moi.  Je le savais mais ne voulais pas l'admettre. J'entendais mais ne percutais pas. Je n'étais pas prête.

Ce matin là, je n'ai pas eu le cœur qui palpite, je n'ai pas eu d'angoisse. 
Je l'ai regardé et lui ai dit : "on verra bien...  Espérons que tout se passe au mieux pour nous deux. Et même si, ce n'est pas l'accouchement que je souhaite, essayons qu'il y ressemble a minima". 

J'ai trouvé la position qui me convenait le plus. Comme je le sentais déjà, pas celle sur le dos les jambes en l'air; j'ai trop mal au dos / ventre / jambes. Nous avons fait des exercices de poussés et elle m'a regardé en me disant : "je n'ai aucun doute sur votre capacité à refaire tout cela. Ça semble si naturel que je suis limite de trop". 

Bien-sûr que cela me rassure, m'encourage, me porte un repère et me donne une force de nana encore plus déterminée. Et pourtant... il se peut que j'échoue. 

Ce jour-là, j'ai aussi pris conscience qu'il se peut que je n'ai pas mon repère à mes côtés. Loin de moi l'idée d'avoir peur. Si Tipiak n'est pas là car il est avec notre fils, tout d'abord, je serai rassurée mais ensuite, je veux qu'il soit fier de nous. J'essayerais sans doute de l'appeler, j'essayerais sans doute d'entendre sa voix si rassurante et apaisante, j'essayerais qu'il soit présent même si je ne le vois pas. 

Espérons que Mini 2 choisisse de sortir en journée et que Pompoko soit à la crèche. 
Espérons que l'on puisse vivre ces moments si forts, si intenses, si merveilleux et si magiques ensemble; devenir parents une seconde fois c'est un rêve pour nous. 

On verra bien comment tout se passera mais, je suis confiante, je suis prête quoi qu'il puisse arriver !

6 commentaires:

  1. Si si, un accouchement sans péri peut s 'improviser ! Quand tu te retrouve avec un bébé qui décide tout d'un coup qu'il veut sortir (tellement vite que la sage femme commence par ne pas y croire avant de vérifier, moment où elle constate que "la tête est là, poussez pas on est pas prêts !" :-D) et bien tu suis ton instinct et ça se passe très bien ;-) C'est fabuleux tout ce que l'on peut faire instinctivement dans ces moments là !
    Pour le fait d'être seule, je comprends ta crainte, j'ai connu ça avec numéro 3... pas de famille / amis a qui confier les grands et un bébé qui trouve que le samedi matin est un chouette jour pour arriver. Finalement je l'ai plutôt bien vécu (mais c'est très personnel) j'appelais quand j'avais besoin de présence et malgré 3 accouchement en cours pour 2 sages femmes elles sont venues quand j'en ai eu besoin mais sinon j'ai apprécié d'être seule (alors qu'au départ ça m'angoissait) j'etais totalement à l'écoute de mon corps et de mon bébé, dans ma bulle. Ça a été quelque chose de très instinctif, animal même. Difficile à décrire .... C'est une fois mon bébé né que mon homme et mes grands m'ont le plus manqué, j'avais tellement envie qu'eux aussi puissent voir ce petit bonhomme (même si j'avais envoyé des photos) surtout que je suis restée quasiment 3h sous surveillance (la faute à mes plaquettes). Bref, j'en ai un très bon souvenir.
    Essaye de ne pas trop te projeter, sans oublier ce que tu souhaites bien sûr , un accouchement est toujours un moment imprévisible. Et surtout, TU AS LES CAPACITÉS ! rien n'est plus naturel et inné que de mettre un enfant au monde ;-)

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    1. Je pense qu'effectivement ça peut s'improviser mais à mon avis, j'avais aussi besoin de me rassurer et de faire tout ce cheminement pour me dire que "j'en suis capable et seule si besoin !".

      Pour Pompoko j'ai beaucoup suivi mon instinct jusqu'à ce qu'on me dise... "euh, bon, commence à y'avoir souffrance pour les deux, on pose la péri"... Dommage !

      Justement, le fait d'être seule, je me dis que je pourrais être encore plus à l'écoute de mon corps. Ce qui m'angoisse c'est que Tipiak va "rater" quelque chose...

      J'essaie de ne pas trop me projeter effectivement... mais mon cerveau a besoin d'être rassuré pour différentes situations !

      Merci à toi d'avoir pris le temps de me rassurer, aussi, je dois bien l'avouer !

      Bises,

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  2. Je comprends ta crainte d'être seule. Ce n'est pas tant d'être seule qui m'angoisserai (j'adore la solitude, bon ok rien à voir là mais bon !!), je serais peinée que mon mari ne puisse vivre également la venue de notre second enfant. Je ne vais pas revenir sur ma p#tain de césarienne mais j'aimerai qu'au moins une fois dans notre vie nous mettions au monde notre enfant. Ensemble. Et puis c'est sûrement bête aussi mais je me sentirai plus forte à ses côtés.
    Je rêve d'un accouchement (bon encore faudrait-il que mon ventre s'arrondisse et pas parce-que je m'empiffre de chocolat !!), je rêve donc d'un accouchement naturel, je m'y étais préparée pour ma Bambinette mais la Nature en a voulu autrement. Du coup je crois que pour ma prochaine grossesse, je me fierai à mon instinct (tout ce que j'ai fait de meilleur dans ma vie, je le dois à mon instinct !)

    La césarienne, notre meilleure ennemie dans ces moments-là, saura protéger ta vie et celle de Mini 2 et c'est juste ça qu'il faut garder en tête. Ne vaut-il mieux pas avoir une césarienne et une maman et un bébé en pleine forme, plutôt qu'un merveilleux accouchement mais avec de terribles voire dramatiques complications...

    Je croise les doigts pour toi, je te souhaite le plus beau des accouchements, avec Tipiak à tes côtés et Pompoko à la crèche.

    En attendant profites de ces merveilleux instants, ton petit Mini 2 bien au chaud.

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    1. oui, c'est tout à fait ça... La peur de ne pas être dans "notre bulle" comme pour notre fils.

      De plus, je suis certaine que mon homme m'est indispensable, je suis persuadée que sans lui, la journée avec Pompoko aurait été différente. En hapto, on voit bien que l'on supporte moins la douleur seul(e) qu'à deux... ;) on a fait plusieurs exercices là dessus. Après, je suis aussi résolue à l'idée d'accoucher seule... la différence, c'est que s'il est avec notre fils je serais plus sereine que si c'est une tierce personne qui le garde. Le mieux, l'idéal, serait que Mini 2 sorte en journée et en semaine. A la crèche, au moins, il aura ses habitudes... Mais on ne fait pas ce que l'on veut !

      Pour ce qui est du reste, on verra bien ! Je te comprends dans le fait de vouloir partager ce moment avec ton mari, c'est si... indescriptible! Même Tipiak m'a dit que bon... ça le peinerait s'il n'était pas là... il ne serait pas tranquille d'être loin de moi. Le connaissant, s'il sait que je pars en pleine nuit, tout dépend de l'heure, évidement, mais il ne dormira pas... et sera là dès que possible (en gros vers 8h) parce qu'on a autant besoin l'un de l'autre que c'est possible de l'imaginer. On est "rien" l'un sans l'autre... c'est étrange hein?

      On verra bien ! Le D-Day approche de plus en plus !... ça se ressent dans l'air ! :P

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  3. C'est un beau projet et je te souhaite de le réussir.
    Je comprends cette envie d'accoucher naturellement, même si j'en serai purement et simplement incapable. Même avec une péri j'ai pu ressentir mon accouchement ; je savais exactement où était ma Poupette quand je poussais. Et quand le gynéco a dit "on voit sa tête", je lui ai dit "je sais" !! Je sentais tout, je savais tout, j'avais mal, terriblement mal, mais sans péri ça aurait juste été pire.
    J'ai plusieurs copines qui ont accouché sans péri, par choix ou juste parce que ça allait trop vite, elles en gardent toutes un bon souvenir. Le plus important, c'est effectivement de pouvoir choisir sa position (non pas sur le dos les jambes en l'air, ce qui est pratique pour l'accoucheur mais anti-ergonomique pour la future maman).
    Bref, j'arrête mon roman. Fais comme tu le sens, c'est l'essentiel
    Bisous tout plein !!! J'ai hâte de savoir la suite <3

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    1. J'aime bien tes romans :P et puis c'est un partage !

      Pour Pompoko, elle était trop dosée la péri et surtout il m'a raté 3 fois (j'en voulais pas)... Je n'ai senti que la tête sortir et le reste.... Rien du tout :( cette fois ci j'espère que ça sera différent !

      En tout cas, je suis contente de lire qu'une péri n'est pas égale à "plus rien sentir du tout".... Ça prouve encore une fois que l'anesthésiste que j'ai eu été un con fini dotée d'une incompétence... M'enfin...

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