Aborder la mort avec un tout petit.

Nous sommes allés voir Galilée jeudi dernier. 
Nous l'avons vu aller un peu mieux que lorsque je l'avais laissé chez la véto. 

Oui, mais...

Mercredi soir dernier, en appelant le cabinet pour avoir des nouvelles de ma petite furette, qui allait mieux mardi soir et mercredi matin, j'ai eu un sacré choc d'apprendre que ses "soucis" été revenus de façon plus virulents alors qu'elle semblait avoir un traitement adapté.

Pompoko était dans son bain, Kaguya était debout et regardait son frère. Je me suis éloignée (tout en gardant le visuel sur les enfants) pour entendre un peu mieux ce que l'on me disait.

Pour moi, le fait que la maladie de ma furette s’aggrave et d'entendre de l'aide-véto qu'elle préférait me préparer à ce qu'elle ne revienne pas à la maison a été difficile à analyser et à encaisser.

Pas tout de suite, non. 

J'espère qu'elle ne souffre pas.

Je ne suis pas prête. 

Que dire à Pompoko? 

Lui qui parle à Gali, lui qui joue avec... lui qui la connait depuis qu'il est né... Je ne pouvais m'empêcher d'avoir en tête le parallèle avec Amadeus, qui est partie l'année de la naissance de Pompoko.

Pompoko m'a demandé quand Galilée allait revenir, parce qu'il voulait jouer avec elle.

Que dire? 

"Bha tu sais, ptit chat, Galilée est très malade.
- Oui, mais quand elle partira de chez la vétérinaire, moi j'va jouer avec Galilée !
- Je pense qu'elle ne reviendra pas à la maison... On verra demain, on ira sans doute la voir"

Le thème de la mort est difficile à aborder avec un enfant de 2 ans et demi.

Déjà, cet été, lorsque Tipiak est parti dire au revoir à sa grand-mère, nous n'avions pas dit le mot "mort"... Il est dur,  froid et assez inexplicable.

Malgré ça, Pompoko a su me le dire "Mais non Maman, Papou est parti dire au revoir à sa mamie, parce que sa mamie elle est morte."

Oh!

Le choc ce jour-là lorsque je lui annonçais que sa propre grand-mère (paternelle) venait passer le week-end à la maison. Il connaissait le mot "mort" alors que l'on ne l'avait pas tellement abordé.

Pour Galilée, juste en allant le chercher, j'avais eu la véto au téléphone... Celle qui a eu la lourde tache de m'annoncer quel choix je devais prendre, celle qui m'a entendu pleurer et me sentir impuissante face à ce dilemme.

Je savais donc l'issu puisque j'y avais réfléchis toute la soirée...

"Maman, pourquoi on dit au revoir à Galilée?

- Parce que c'est la dernière fois qu'on la voit. On va la remercier pour tout ce qu'elle a fait pour nous. Qu'en penses-tu?

- Moi j'veux prendre Galilée Maman. Je veux la remettre dans sa cage à la maison.

- Bha, elle est trop malade bonhomme, on va la laisser ici. On est venu pour lui dire au revoir, c'est son dernier jour de vie. 

- Pourquoi Maman? Elle va aller où Galilée après si elle ne revient pas à la maison?

- Elle va retrouver la Mamie de Papou.

- Mais pourquoi? Moi, jveux pas, je veux qu'elle joue encore avec moi...

- Je sais bien mais dans la vie : on naît, comme ta petite soeur cette année... et puis, on meurt aussi.

- Pourquoi Maman, on meurt?

- C'est comme ça, c'est un cycle... c'est compliqué à expliquer... On est là et puis, on s'en va, on meurt." 

Je vous laisse imaginer quoi répondre sur le fait accompli. Ce sont mes réponses sur le moment, des réponses pas réfléchit du tout, des réponses un peu crues et un peu froides. Je ne suis pas croyante, donc pour moi on ne va pas au Paradis ou en Enfer (et on ne monte pas au ciel). 

La mort est quand même une notion assez compliquée à expliquer. Galilée, il l'a vu en vie alors il ne comprend pas comment elle peut ne plus être là. 

Et depuis une semaine, parfois le soir il me dit "Maman, tu sais, je suis triste parce que Galilée ne revient pas, c'est pour ça que je pleure" (ce sont exactement ses termes). 

WHAOU quelle baffe je me prends en pleine poire.

Je lui explique que moi aussi je suis triste qu'elle ne soit plus là, que ça me fait un vide à moi aussi. Je pleure devant lui, je ne me suis pas cachée d'ailleurs à chaque fois. La fois la plus mémorable est sans doute quand Galilée s'est endormie dans mes mains.

"Pourquoi tu pleures Maman?

- Je pleure car je suis triste de dire au revoir à Galilée.

- Mais pourquoi?

- Parce qu'elle a confiance en moi et que j'ai peur de la décevoir... "

Nous l'avons remercié, et moi, je l'ai fait tellement fort... 

J'ai suivi le conseil de Marion, oui, je lui ai dit qu'elle pouvait partir tranquillement, qu'elle n'allait plus souffrir. C'est à ce moment qu'elle s'est endormie dans mes mains.

Pompoko a été très délicat, il l'a caressé tellement doucement qu'elle lui a fait un bisou nez puis a fait de même à Kaguya ainsi qu'à moi.  

Et puis, avec ma liste de livres traitant du sujet de la mort pour un Mini de son âge, nous sommes allés à la médiathèque. 

J'ai pu emprunté un livre Au Revoir Blaireau qui est vraiment, vraiment trop abstrait pour Pompoko. 

Divers personnages se remémorent des souvenirs qu'ils ont eu avec Blaireau, ce qu'il leur a apporté, ce qu'il a fait changer en eux.

Je pense que c'est un livre idéal à partir de 4 ou 5 ans. A 2 ans et demi, il y avait des notions trop abstraites et le livre était assez long pour lui. 

Ce que j'entends par trop abstrait c'est blaireau qui "part dans le tunnel" sans revenir...
Pompoko m'a dit "mais pourquoi il ne revient pas?". 

A aucun moment le mot "MORT" n'est cité (bon, c'est un livre pour enfant, on pourrait comprendre), mais on tourne autour sans être cash. 

Le second livre, je l'ai "trouvé" dans la librairie de mon (presque) quartier. J'ai tellement eu l'impression qu'il m'attendait. Il était visible, posé là parmi tant d'autres livres. Et puis, comme vous pouvez le voir c'est Emilie Vast qui l'a fait... une de mes auteures chouchoute, je ne pouvais pas le laisser là. 

Chamour a été plus parlant pour moi comme pour Pompoko. On suit des bribes de vie d'un petit chat... jusqu'à la phrase qui fait comprendre que Chamour n'est plus là, qu'elle laisse un sacré vide mais qu'elle a changé notre vision de la vie. 

Avec des mots employés tellement simplement et justement "Chamour est partie,  elle ne reviendra plus faire..." 

En tant qu'enfant, ce livre ouvre au dialogue. Pompoko m'a posé pleins de questions légitimes.

En tant que parents/adultes, il fait émaner pleins de nostalgies, il est doux et ne heurte pas.

J'espère que cela pourra vous aider si vous passez par là et que vous cherchez un livre abordant la perte d'un animal de compagnie...

Et je reviens bientôt avec un sujet plus joyeux !

Passez de belles fêtes !