Emmaillotage et Portage.

La semaine dernière, et 4 ou 5 nuits de suite, notre Pompoko était incalmable.

Pompoko, deux jours de vie.

C'est normal, un bébé, ça pleure me dira-t-on. Mais, mon petit cœur nouvellement maman me disait que "non ce n'était pas normal" et surtout que c'était des pleures que je ne comprenais pas.
Il n'avait pas faim, il était propre, il avait des câlins à foison, des bisous tout autant, des papouilles et je lui ai même chanté sa chanson pour le calmer : tout ce qu'il lui fallait pour qu'il soit bien, non? Alors, pourquoi pleurait-il encore? 

J'étais désemparée, déboussolée et un brin fatiguée. En allant vérifier son poids à la PMI, j'ai demandé conseil. On ne m'a pas livré mon fils avec un mode d'emploi et le laisser pleurer pour moi, c'est tout bonnement impossible; je ne cautionne pas ce genre de comportement. Moins il pleure mieux je me porte. Oui, oui, futur capricieux en action, toussa toussa

Bizarrement, je ne me suis pas "empressée" d'aller voir sur le net "bébé qui pleure, bébé incalmable la nuit". Ça aurait été idiot, bien trop vague et pas adapté à mon fils. 

J'ai tenté de le comprendre (rappelons qu'un nourrisson ne parle pas et lorsqu'il ne va pas bien, il hurle !) et en ce quatrième jour, à 5h30 du matin, après 1h30 de pleures incessants, j'ai craqué, j'ai pleuré en m'excusant auprès de lui de ne pas le comprendre. J'étais une mauvaise mère, une mère qui n'arrivait pas à comprendre son enfant, la chaire de sa chaire. 

Papa a la rescousse, il l'a pris et est parti dans la salle en tentant vainement de le calmer... Raté. Je pense, malheureusement, que notre Pompoko s'est endormi de fatigue. Cela dit, nous avons toujours été à ses côtés, nous ne l'avons jamais laissé seul dans une pièce, à l'abandon. C'est important pour moi qu'il sache que même s'il nous arrive de ne pas le comprendre, nous ne le lâchons pas. J'aime lui dire - au moins 100 000 fois par jour- que "Maman est là, maman ne l'abandonne pas et maman ne l'abandonnera jamais !" (et bien-sûr que "maman l'aime très très fort" mais ça, c'est normal !). 

J'ai toujours eu cette peur de reproduire ce que j'ai vécu et subi. Ce manque. Cet abandon. J'ai toujours eu peur que le père de mon/mes enfant/s ne le/s reconnait/ssent pas. Je n'ai jamais eu de présence paternelle, je n'ai pas été reconnu par mon papa et ce manque j'en suis certaine, je le comble avec Pompoko. 

Pour en revenir à nos moutons, jour de la PMI, jour de la pesée tant redoutée par crainte de ne pas faire assez grossir mon fils. Et pourtant, je n'ai pas à rougir car chaque semaine, il grossit plus que très bien. Je demande conseils à la sage-femme présente. 

Forcément, il est calme à ce moment. Elle me voit, tout de même, fatiguée et me dit que parfois les bébés fusionnels ont besoin d'être rassurés lorsqu'ils dorment.
Bien, je le rassure mon fils, il dort tout près de moi. Oui, c'est mal. Je vais l'écraser, je vais l'étouffer (cf les gens). Je ne suis pas vraiment pour le cododo parce que j'ai tellement peur de lui faire du mal mais lorsque c'est LA solution pour éviter qu'il n'hurle, lorsque c'est ce qu'il demande / a besoin... Je fais quoi? Je le laisse hurler en restant connement sur mes positions? 

Et ce bébé, n'a-t-il pas été en moi pendant 9 mois? Il faudrait qu'il soit dans son lit, si loin des bruits de mon cœur, de ma chaleur, de ma respiration, de mes bruits de ventre et de mon odeur? Chaque transition en son temps, j'ai choisi de l'écouter; et il est clair que son lit restera collé au notre, que progressivement il le gagnera ! 

Avec Papa dans l'écharpe !
Elle est  bien la PESN pour
un début de vie, vraiment.

La sage-femme me demande si je le porte et avec quoi. Je lui réponds qu'effectivement en journée, je le porte en écharpe (et son papa aussi de temps en temps), que c'est MA solution miracle pour qu'il s'endorme en étant tout contre moi, pour qu'il se repose sans hurler mais que quand je le pose pour qu'il dorme dans son couffin en 5 minutes chrono (parfois moins), il se réveille et c'est rebelote la même rengaine. 

Je lui dis que j'ai l'impression que mon fils fait des cauchemars, que ça doit sans doute être de ma faute car les trois derniers mois de grossesse, j'ai été pas mal chamboulée et que je m'en veux car il a tout ressenti. Durant ces phases de "cauchemars", il bouge beaucoup, ses pieds surtout, agite ses mains en l'air (comme ça) et fait des petits bruits de respirations. J'ai beau lui dire que je suis là, tout doucement, inévitablement, il se réveille et moi, j'ai mal au cœur car c'est un type de pleure que je ne comprends pas.

Elle me rassure. Bien que mon bébé soit mon éponge à émotion, bien qu'il ressente tout, mon bébé ne souffre pas de cauchemars. Il a ce que l'on appelle le Reflex de Moro. 

Pour s'en assurer, elle me propose de l'emmailloter (et me montre comment faire avec une couverture / un lange, pas besoin d'acheter quelque chose). Elle lui parle tout doucement, comme je le fais et lui explique qu'on va l'aider à mieux dormir. Pas tellement convaincue, je m'exécute et test après tout, ça ne me coûte rien et si lui ça lui fait du bien...  

Résultat quelques jours après : la nuit pour me dire qu'il a besoin de quelque chose : il gazouille plutôt que d'hurler. Comme c'est une couverture lambda qui l'emmaillote, pas de scratch ou autre, il n'est pas "momifié" réellement et se défait de ses liens seul.
J'avoue que cela me fait bizarre de le voir si... enchaîné, mais si c'est une aide? Si au final, il se sent mieux et la transition utérus / monde extérieur se fait plus doucement mais surtout est meilleure pour lui, j'en suis bien heureuse et rassurée.
Maintenant lorsqu'il dort, il grince et fait des bruits de voitures qui freinent violemment, il fait des petits bruits un peu bizarre (pour moi) mais il ne se réveille plus si brutalement à cause du Reflex de Moro.
Je le sens plus apaisé, plus serein aussi ce qui nous rassure nous, ses parents.

Nous portons notre fils car bien souvent, en journée, c'est le seul moyen de le calmer. Il est très près de nous et peu se reposer sans se réveiller en sursaut. De plus, je trouve cela assez barbare de laisser son tout petit pleurer pour qu'il nous laisse tranquille. A cet âge là (et durant toute la première année), il a besoin de nous, de ses parents, de notre chaleur, de nos voix qui l'apaisent et le rassurent... Si pour beaucoup de personne porter son enfant et synonyme de contrainte, pour moi, c'est plutôt synonyme d'apaisement. Je vois mon fils endormi dans des positions, bien souvent, improbables lorsqu'il est sur moi. En écharpe, je peux faire des choses, j'ai mes deux mains libres tout en ayant un oeil sur lui. Je l'admire et le contemple... Je reste sociable aussi car mine de rien, la PESN, ça le calme et le rassure !